Désir Désir
Roââh l'autre ! Une nouvelle catégorie ! MODE en même temps cela pourrait être dans humeur du jour... on verra. En tout cas aujourd'hui (huuum! les envies de 5 heures du mat.) j'ai envie de ça, là oui en dessous. J'adore cette marque
Heu! J'ai piqué la photo chez Soosha j'espére que cela ne posera pas de problèmes
Bonnes nouvelles
Trois bonnes nouvelles pour débuter la semaine, voire le mois... rien que ça.
Le 5 février je retrouve Erlendur : après un an d'absence il était temps. Malgré ses goûts culinaires loin des miens (mouton bouilli) et son côté misanthrope j'ai beaucoup de mal à me passer de lui.
Le 19 février, si j'écoute Emmanuelle, je vais aller voir quelqu'un. Jusque là je n'ai jamais été déçue. Je vais l'écouter...
Enfin, en mars j'ai rendez-vous avec Erica lors du Salon du Livre de Paris. Le prédicateur la laissera-t-il en paix avec Patrik ?
La semaine est finie... presque
Un lac des cygnes mâtiné de Belle au bois dormant, Lucrèce et Maguy Marin,un bal d'actrices, une Confrérie de mutilés, une paire de boots en peau. Ne pas trop penser. Ressentir. Impossible d'oublier la grève générale puisque dans le cortége j'étais là... Et puis nous sommes tous rentrés chez nous et sommes retournés au taf dés le lendemain. Un préfet mis au placard, un commisaire déplacé, un centre-ville bouclé pour la venue de l'omniprésident. Oublier un peu.
En passant
Dans ces bras-là
Des bouts m'ont touché, m'ont émus. J'ai lu ce livre en le laissant
couler en moi par mes yeux, par mes doigts, ma bouche lorsque je
murmurais un passage. C'est beau. C'est enveloppant. Je l'ai lu au fur
et à mesure, mot à mot. J'ai relu des passages. J'avais peur de le
finir trop vite. J'avais peur de le bouffer. J'ai eu peur de le
refermer et de le ranger. J'ai peur de l'avoir découvert et de déjà le
refermer pour le laisser. Pour la liste de ses héros pages 156 et 157.
Dans ces bras-là de Camille Laurens, P.O.L
Daniel C.
Hier je suis allée voir Quantum of Solace. J'avais (beaucoup) "apprécié" Daniel Craig dans The Mother et Layer Cake donc... donc, intriguée, je m'étais déplacée pour voir Casino Royale. Précision : jamais, jamais, jamais je n'avais mis les pieds au ciné pour voir un James Bond. Pour moi, James Bond c'était Sean C. et sa moumoute pectorale dans James Bond contre Dr No. Jusqu'à Daniel C., ses pecs et son petit maillot de bain bleu. Et là, pof! Régression totale, 20 ans de moins je me retrouve ado énamourée. Cerise sur le gâteau : au-delà du jeu et de la plastique de Dany (houhou) le film est bon, bon scénario, réinvention du personnage principal, musique, images chiadées. Donc c'est en toute confiance et légèrement fébrile qu'hier, je suis allée voir Quantum of Solace. Déception...immense déception. Tout est moins bon : le scénario (le méchant à la tête d'une organisation qui veut s'approprier les ressources naturelles du MONDE ENTIER) qui régresse, la chanson du générique qui est naze (Alicia Keys/Jack White : drôle de mix parfaitement foiré), la James Bond Girl charmante, charnue, jolie mais tellement moins racée, élégante, mystérieuse qu'Eva Green. Seuls surnagent Mathieu Amalric et Daniel Craig. A la base, j'adôoôôôre Amalric. Un transfuge de Desplechin chez Bond : excellent, distorsion des genres, j'adore. Bref, sachant qu'Amalric a déclaré (au début du tournage) qu'il souhaitait s'inspirait de Sarkozy pour "interpréter "la folie de Dominic Green, j'étais toute excitée... et je ne fus pas déçue : inquiétant à souhait, troublant. Daniel C. est toujours aussi bon mais... mais si troisième opus il y a je pense qu'il faudra un scénario béton et un peu plus de subtilité dans son jeu pour ne pas devenir la caricature du James de Casino Royal. Alors ? Alors, je suis allée voir La vie moderne de Raymond Depardon et là, c'est une autre histoire.
Guerre à Harvard
Je suis ennuyée! Il y a quelques jours j'ai lu Guerre à Harvard de Nick Mc Donell. Vite lu (à peine un peu plus d'une heure de lecture) et je suis très ennuyée lorsque vient le moment d'en "parler".
Ce petit livre est un court récit mené par un jeune homme intelligent, bien éduqué et très bien né. A son entrée à Harvard la deuxième Guerre du Golfe vient de commencer. En 26 courts chapitres, Mc Donell donne à voir un Harvard complètement déconnecté de la réalité, loin du quotidien, loin de cette Guerre. On voit évoluer une jeunesse dorée dont les préoccupations tournent autour de choses aussi fondamentales que : sortir avec quelqu'un de mince, être à telle ou telle soirée, intégrer le bon réseau qui permettra de se faire une place au soleil etc. L'élite Américaine continue de se reproduire entre elle loin des
réalités d'un monde sur lequel, à court ou moyen terme, elle exercera son
ascendant, son pouvoir.
L'écriture est simple, efficace mais je suis restée sur ma faim. Ce texte vaut comme une introduction à un roman, récit, plus dense, plus "long" pour permettre d'aller plus loin. Dés lors ce petit livre est une critique du système tout en arrondissant les angles, engagé sans l'être vraiment, lucide mais sans proposer d'alternative. Pour tout cela je suis ennuyée. Qu'ai-je fait alors ? Je suis allée acheter le Manière de voir du Monde diplomatique (octobre-novembre 2008) : Demain l'Amérique. Une phrase de Serge Halimi a retenu mon attention. "En prenant désormais pour cible principale l'élite de la culture, ce populisme protège l'élite de l'argent. Il y parvient parce que la suffisance de ceux qui savent est devenue plus insupportable que l'impudence des possédants." Ce constat est écrit au regard de la façon dont la campagne présidentielle US s'est déroulée en 2000, 2004 et 2008. Malheureusement je pense que cela peut s'appliquer également à ce qui s'est passé en France lors de la dernière campagne présidentielle française et à ce qui semble devenir un mode de pensée sur notre territoire. Je suis loin du texte de Mc Donell mais sa lecture aura eu le mérite de me donner envie d'approfondir le sujet.
Guerre à Harvard de Nick Mc Donell, traduction de Samuel Sfez, Flammarion.
Sur la plage de Chesil
Sur la plage de Chesil fait parti des quelques livres que j'aie sélectionné dans la multitude de la rentrée littéraire automne 2008. 1962, Grande-Bretagne. Edward et Florence, 22 et 20 ans viennent de se marier. Le soir de leur mariage ils se retrouvent face à face dans la suite nuptiale d'un hôtel proche de la plage de Chesil. Dans les 4/5 premières pages McEwan nous présente un jeune couple très amoureux, ébloui par leur propre amour, par leur entente, ému de rentrer chez les grands, de passer dans le monde des adultes. Très vite l'on perçoit qu'un malaise s'installe. Le passage à l'acte inhérent à la nuit de noce pétrifie le jeune couple. Edward semble inquiet de ne pas être à la hauteur. Pour Florence le malaise semble bien plus profond et l'on voit le dégoût pur et simple que lui inspire tout rapport physique avec son compagnon. Ne pas se méprendre : il n'y a pas eu de mariage forcé, pas de mariage arrangé. Il n'y a que de l'amour. Une année d'amour courtois a précédé ce mariage. La narration, structurée en 4 périodes, alterne entre flash-backs sur la vie de Florence et Edward et "l'affrontement "auquel ces derniers se livrent. Ces flash-backs attisent notre empathie envers chacun d'eux : on découvre leur parcours de vie, leurs goûts, leurs envies non avouées. Du texte ressort parfaitement l'ambiance, les "odeurs" de l'époque, les débuts des mutations de la société anglaise tout en sachant que "la société n'évolue jamais partout au même rythme". Sans jamais avoir d'explication claire on devine l'événement qui est, peut-être à l'origine de dégoût de florence pour toute "pénétration". Mais là n'est pas l'essentiel. L'intensité de ce livre est dans la concision de l'action, dans le huis clos que l'on vit avec les 2 héros, partageant avec eux l'air vicié de cette suite nuptiale. La violence est dans l'intensité de l'amour partagé mais brisé par un manque de paroles, par une trop grande peur d'oser parler de sexe. La violence ultime est de constater qu'une vie bascule car à un moment, un tout petit moment l'on a décidé de se taire, de ne pas bouger, d'avoir eu un peu trop d'orgueil. Alors ? Chef d'œuvre ou pas ? Beau, émouvant, touchant. Déstabilisant car, une fois le livre fermé, on ne peut que se retourner sur son propre parcours (amoureux ou pas) pour se dire : ai-je bien fait ? ai-je su dire ? Alors chef d'œuvre peut-être pas mais roman venant narguer l'intime très certainement.
Sur la plage de Chesil de Ian McEwan, traduit de l'anglais par France Camus-Pichon, Editions Gallimard, 160 pages, ISBN 9782070785469.