La Chambre aux échos

8 juillet 2008

Je viens de terminer un livre dense et passionnant : La Chambre aux échos. Cette chambre aux échos c’est le cerveau humain avec ses différentes composantes, sa matière grise et ses humeurs, son cervelet et ses lobes ; bref, cette masse logée dans notre boîte crânienne, siège de nos réflexes animaux, de nos bonheurs, de nos malheurs, de nos refoulements divers et variés. Pour faire simple et court La Chambre aux échos c’est l’histoire d’un homme, jeune, qui un soir d’hiver se « plante » en voiture est évacué à l’hôpital, sombre dans le comas, se réveille, récupère la quasi-totalité de ses facultés mentales mais ne reconnait pas sa sœur accourue à son chevet. Ce rejet a un nom : le syndrome de capgras.

A partir d’un thème qui aurait pu parfaitement donner lieu à un récit tombant dans le pathos Richard Powers livre un récit multiforme où se confrontent 3 personnages principaux (Mark, le blessé ; Karin, sa sœur ; Gérald Weber, le cognitien neurologue) et 2 personnages secondaires (Daniel et Barbara). A partir du thème du retour à la vie et du réapprentissage du langage partent une multitude de liens, récit en toile d’araignée au centre de laquelle se débat Mark. De par sa structure (5 parties) le récit saisit, commence par étouffer le lecteur puis dés la deuxième partie laisse entrer un peu d’air, et ose laisser espérer un dénouement qui, heureux ou pas, ne pourra que venir soulager les protagonistes. Chaque personnage semble perdu dans sa propre quête, hanté par ses fantômes d’une jeunesse que l’on devine sombre, traumatisante. En filigrane apparaissent les thématiques qui traversent la société américaine actuelle : la suite des attentats du 11 septembre, la guerre en Irak, la nation, l’écologie. A partir de 5 personnages bouleversés par la perte d’identité de l’un d’entre eux l’auteur pose au cœur de son récit (parfaitement maîtrisé) la perte d’identité de la société américaine elle-même.