7 juillet 2008
Les sept jours
Samedi dernier après-midi séance cinéma. Ce fut Les sept jours de Ronit et Shlomi Elkabetz. Une claque ! Ce
film est excellent. Lorsque j’ai aimé un livre ou un film j’ai toujours
beaucoup plus de mal pour en parler. Aimer une œuvre me semble relever du
ressenti. Aucune analyse ne prévaut. Essayons tout de même…
Dans la tradition
juive, lors du décès d’un membre d’une famille cette dernière doit se réunir et
rester enfermée dans la maison du défunt afin d’honorer sa mémoire. Le film
commence à cet instant, lors de le mise en terre : pleurs, cris des femmes
de la famille, plus de retenue chez les hommes. Soudain les sirènes
hurlent : l’action se déroule lors de la première guerre du Golfe, alerte
est donnée en territoire Israélien d’une éventuelle attaque chimique. Chacun
« chausse » son masque à gaz stoppant net ses pleurs et ses lamentations.
Le ton est donné, tout le reste du film sera ainsi une alternance entre grande
et petite histoire, pleurs et vie qui continue. La vie en huis en clos ne va
pas aller sans heurts et va jouer le rôle de révélateur pour toutes les
vexations encaissées, les passions tues, les récriminations larvées. L’atmosphère
est lourde, une chape de plomb qui assomme chaque membres de la famille, où les
hommes sont dépassés par les attentes de leurs femmes, où les frères pensent
pouvoir contrôler la vie de leur sœur, où la nouvelle génération tente de se
faire entendre et, en permanence, le conflit armé se rappelle à chacun lui
rappelant incidemment qu’il faut vivre, bien ou mal, mais qu’il faut au moins essayer,
qu’il faut s’affranchir de sa famille et de ses propres tabous.
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