L'affaire de Road Hill House
Ce livre n’est ni un roman, ni un
récit, ni un essai, ni une biographie. Il est un peu de tout ça à la fois, un
peu de tout savamment dosé, brillamment exposé.
Tout d’abord un récit minutieux
des faits, une description du déroulé de l’enquête grâce aux rapports de
l’époque, permettent de se familiariser avec le fait divers lui-même et la
personnalités des différents membres de la maisonnée susceptibles d’être
impliqués dans ce meurtre atroce. En effet, très vite il apparait que seuls
l’un des habitants de Road Hill House a pu perpétrer ce meurtre. On plonge
ainsi dans l’intimité d’une famille de la moyenne bourgeoisie anglaise et l’on
en découvre toutes les turpitudes, tous les mensonges : famille
recomposée, enfants d’un premier lit, jalousies, folie, suspicion d’inceste.
Pour démêler le tout Jack Whicher, membre de la nouvelle section
d'investigations de Scotland Yard, s’implique dans cette enquête devenue
L’AFFAIRE pour laquelle toute l’opinion publique se passionne.
Dés lors toute la force et l’intérêt
de ce livre se développe. On prend conscience de l’impact de cette affaire dans
l’inconscient collectif et dans les médias de l’époque. Peu à peu l’auteur nous
montre les retombées sociales et artistiques de cette affaire. Tout d’abord
comment ose-t-on mettre en cause un bourgeois et sa famille ? un tel
meurtre ne peut être commis par des gens « bien élevé » !
Comment un flicaillon peut-il avoir l’outrecuidance de mettre son nez dans les
affaires privées d’une famille bien née ? Enfin il apparait que
l’inspecteur Jack Wicher a inspiré LE détective anglais que l’on trouve dans la
littérature policière : calme, précis, intuitif, adepte des nouvelles
pratiques d’investigation. Nombreux sont les auteurs qui laissent transparaître
l’influence de ce fait divers dans leurs ouvrages : Dickens, James,
Collins, Braddon.